Candidat à l’élection présidentielle, Alain Juppé (LR) était de passage mercredi 16 décembre à Amiens. Il est notamment allé à la rencontre des entreprises et des habitants du secteur nord.
Énergique, disponible et parfois drôle. Alain Juppé, 70 ans, a fait le travail en multipliant les rencontres et les échanges à Amiens, à quelques mois de la primaire qui désignera le candidat Les Républicains (LR) à l’élection présidentielle de 2017. En terre centriste, l’ex-Premier ministre a constaté qu’il bénéficiait d’une belle cote de popularité, notamment dans les quartiers nord.
Après avoir avalé une compote et une part de gâteau à la pomme commandées au « food truck » installé devant le Septentrion, Alain Juppé s’est engouffré dans le bâtiment qui accueille une pépinière d’entreprises (Agrotecsol, Plug-it, etc.). En plein cœur de la Zone franche urbaine (ZFU), un dispositif qu’il a lui-même créé en 1996 sous la présidence de Jacques Chriac. L’occasion de faire un bilan près de 20 ans après… « Ce dispositif a de moins en moins d’intérêt financier pour les entreprises, a confié un entrepreneur. Mais en même temps, la ZFU a permis d’attirer des entreprises là où elles n’allaient pas et de donner une autre image d’Amiens et d’Amiens-Nord en particulier. »
Conseiller municipal, Jean-Christophe Loric @avecloric est également intervenu mais en utilisant sa casquette d’entrepreneur installé de longue date dans le secteur. « Aujourd’hui, le problème de ce dispositif, c’est le manque de visibilité. Il n’est pas assez sécurisant. Quant à l’obligation d’embaucher sur place, l’idée est louable à condition que Pôle emploi joue le jeu. Or, on a souvent dit aux chefs d’entreprise qu’il était discriminant de refuser les candidatures extérieures… » Un point sur lequel Alain Juppé a paru surpris, soulignant qu’il fallait changer les mentalités. Pour autant, « même si les ZFU ne consistent qu’à un simple transfert d’entreprises dans des secteurs en difficulté, je dis pourquoi pas ! s’est-il défendu. C’est vrai qu’il ne reste plus grand-chose de ce dispositif hormis un petit avantage fiscal. Aujourd’hui, on a un énorme besoin de simplification, on doit libérer l’esprit d’entreprise. » Libérer l’entreprise et modifier certains types de comportements, jugés contraignants, adoptés par l’Urssaf ou l’Inspection du travail. « C’est un problème d’autorité », a livré Alain Juppé à un entrepreneur qui déplorait que l’Urssaf soit plus dans le contrôle que dans le conseil.
Au pas de course, la visite d’Alain Juppé s’est poursuivie à la mairie de quartier l’Atrium. Le maire de Bordeaux s’est prêté de bonne grâce aux demandes de photos ou de selfies. Au cours d’une réunion non ouverte à la presse, il a parlé sécurité vantant le succès de la Zone de sécurité prioritaire. « Quand tout le monde s’y met – police, collectivités, associations, monde éducatif – ça marche », a-t-il résumé avant de quitter les locaux municipaux pour aller à la rencontre des habitants. Un bain de foule tout en simplicité. Dans ce quartier extrêmement meurtri par le chômage, la question de l’emploi est souvent revenue. « Elle ne pourra pas se régler sur le plan local, c’est un problème national, a-t-il martelé. N’attendez pas que l’administration crée des emplois, ce sont les TPE ou les PME qui en créeront. » Dans le café Le Folies, place du Colvert, où le portrait de Jacques Chirac trône en bonne place, Alain Juppé a échangé avec des responsables associatifs, les comités de quartier ou encore la directrice de l’hypermarché Carrefour. La campagne des primaires a peut-être débuté à Amiens pour Alain Juppé. « C’est le prochain président ! » s’est même enflammé un sympathisant.
SOURCE : http://www.courrier-picard.fr/region/amiens-alain-juppe-en-mode-seduction-ia167b0n691948