Le maire Brigitte Fouré hausse le ton sur le squat de la maison Cozette en conseil municipal. L’opposition l’interroge sur le devenir de la place Vogel.
J‘en ai par-dessus la tête qu’on dise n’importe quoi et qu’on utilise des arguments qui n’ont pas de sens ! » Le maire Brigitte Fouré (UDI) a haussé le ton jeudi 26 janvier en conseil municipal lors du débat sur la vente de la maison Cozette (1 050 000 € y compris le terrain voisin) au promoteur privé, Kalix Promotion, qui va y construire des logements et une résidence étudiante. Elle répondait à l’écologiste Marion Lepresle qui avait resservi le couvert sur le thème : « Faites preuve de charité, n’expulsez pas ces squatters par grand froid ! »
« Ils squattent la maison Cozette en tant que bureaux, pas en tant que logements. Ils doivent quitter les lieux non seulement parce qu’ils sont dans une situation illégale mais parce qu’il s’agit d’un logement indigne. » Et, se référant à l’Abbé Pierre, de se lancer dans un large panorama « de nos bons résultats » en matière de logement social. « En tant que maire, il est de mon devoir de ne laisser personne dans la rue et de protéger les plus faibles (…) L’hébergement social d’urgence représente 248 000 €, 59 % du budget des subventions sociales de la ville (…) La ville met en œuvre un plan d’accompagnement vers le logement des publics en grande difficulté sociale (…) Ce travail est payant puisque le nombre de personnes domiciliées au CCAS (sans logements) est passé de 900 en 2015 à 804 en 2016 », énumère Brigitte Fouré.
Au passage, elle annonce le « projet de création d’un logement témoin pour les seniors qui verra le jour l’année prochaine » et qui sera en partie financé par le legs Cozette. Et de poursuivre : le logement social, les aides à la rénovation énergétique des bâtiments, etc.
Quel avenir pour la place Vogel ?
Du coup, l’opposition n’est plus allée chercher le maire sur ce terrain-là mais sur le devenir de la place Vogel. « On est sur une porte du centre-ville qui demande à être réhabilité avec soins. Vous réalisez une opération particulière mais on aimerait avoir une vision globale », ont demandé Jacques Lessard (PCF) et René Anger (PS). D’autant que le BHNS devant passer à ce carrefour – sans doute le plus moche d’Amiens – « on aimerait savoir si vous allez y réaliser un projet global ou seulement des aménagements de voirie. » René Anger ajoute : « Il n’y avait pas urgence, on pouvait faire une réserve foncière en lien avec la fac d’informatique », située derrière la maison Cozette.
Karine Berger (PS) a pointé un autre problème à propos des logements étudiants : « Ce seront des propriétaires qui investissent pour défiscaliser. En général, cela produit des immeubles mal entretenus qui se dégradent vite. »
Au cours du débat, Brigitte Fouré et Jean-Christophe Loric ont fait savoir que des logements seraient réservés pour des professeurs et des chercheurs de passage à la fac des sciences et au hub énergie ainsi que pour des doctorants.
Marion Lepresle quant à elle, n’a pas varié d’un iota, provoquant l’ire du maire : « Intervenez pour que les habitants de la Maison Cozette puissent rester dans ce lieu jusqu’au 30 mars, date de la fin de la trêve hivernale. »
SOURCE : http://www.courrier-picard.fr/7216/article/2017-01-27/eclats-de-voix-sur-la-maison-cozette-au-conseil-municipal-damiens