Après avoir condamné la séquestration de deux dirigeants de l’usine Goodyear d’Amiens-Nord, Jean-Christophe Loric prône une « sortie de crise » qui garantisse aux salariés « de vraies perspectives de reclassement ».
Vous êtes conseiller général, entrepreneur à Amiens-Nord et chef de file du Modem dans la liste de rassemblement menée par Brigitte Fouré (UDI) à Amiens. Vous suivez le dossier Goodyear de près, quelle a été votre réaction à l’annonce de la séquestration de deux dirigeants de Goodyear par des salariés ?
Jean-Christophe Loric – On peut comprendre la détresse des ouvriers de Goodyear, poussés à bout par plus de 6 ans de conflits et de procédures judiciaires stériles. La fermeture de l’activité pneu de tourisme devenant inéluctable, ils tentent de négocier de meilleures conditions de départ. Pour autant, nous avons, avec notre tête de liste Brigitte Fouré (UDI) et le député Alain Gest (UMP), condamné la séquestration, acte grave et totalement contre-productif dans la recherche d’une solution négociée.
Les cadres séquestrés ont été libérés depuis, et les salariés occupent désormais l’usine. Comment peut-on espérer sortir de cette crise ?
Tout le monde a intérêt à sortir des postures de blocage. La guérilla judiciaire engagée par le syndicat majoritaire empêchait la négociation. Maintenant que toutes les procédures de recours s’épuisent une à une, que la fermeture de l’activité pneu de tourisme est actée, il faut une solution qui permette aux ouvriers de sortir du conflit dignement, avec de vraies perspectives de reclassement. Que Goodyear puisse ainsi se désengager de cette activité non rentable sur le site Amiens Nord. Et que l’Américain Titan, puisse reprendre l’activité agraire du site Goodyear, comme il l’a déjà fait partout ailleurs dans le monde.
L’offre de reprise partielle de Titan est-elle toujours maintenue dans ces conditions ?
C’était et cela reste une inquiétude. La reprise par Titan, assortie de 40 millions d’euros d’investissement, permettrait de sauver plus de 300 emplois sur les 1200 concernés par le plan social, et de sauvegarder un outil industriel performant. Mais les attitudes excessives des uns ou des autres ne peuvent que fragiliser le projet de reprise. Le député Alain Gest, qui a présidé la Commission Parlementaire consacrée au conflit Goodyear, a interpelé le Ministre du Redressement Productif Arnaud Montebourg à ce sujet lors des questions d’actualité au gouvernement. Le projet de reprise de Titan « est toujours sur la table » nous répond le Ministre. Il nous faut plus que ces déclarations vagues. C’est pourquoi Brigitte Fouré, a demandé rendez-vous de toute urgence auprès du Ministre, afin de clarifier la position du repreneur.
Après ces années de conflit et de crise dans l’automobile, y a t-il toujours un avenir pour la filière pneumatique à Amiens ?
Oui, cela peut surprendre mais nous en sommes intimement persuadés. Le site Dunlop, immédiatement voisin de celui de Goodyear à Amiens, et qui appartient au même groupe, est rentable et sa production de pneu de tourisme progresse. Le marché du pneu agraire est lui aussi solide. Plus généralement, et malgré la crise automobile, le marché du pneu, qui ne dépend que pour un quart des véhicules neufs, ce qu’on appelle la première monte, est en progression constante. Pour une raison simple, d’ici 2030, le nombre de kilomètres parcourus en voiture dans le monde aura doublé. Il faudra donc que la production de pneus suive. Et Amiens, à proximité immédiate des leaders mondiaux de la construction automobile à Valenciennes ou d’engins agricoles à Beauvais, est idéalement placée.
IMAGE : http://www.flickr.com/photos/16210667@N02/12013318205/
« les politiques sont impuissants face aux riches.. les gouvernants n’ont plus de pouvoirs, même s’ils le symbolisent..mais nous sommes de vielles sociétés conservatrices vivant sur leur capital..Comme tous les rentiers, on ne veut pas que ça change.. les partis de gauche sont devenus eux mêmes conservateurs….Nous ne sommes plus dans une société démocratique équilibrée, avec une répartition élégante entre les pouboirs exécutif, législatif et judiciaire.. institutions vieillissantes.. les riches sont surveillés par les médias et par l’opinion. ils détiennet beaucoup de médias MAIS PAS INTERNET.. » L »Express du 8 janvier page 40 MOBILISONS NOUS sur le NET.. il ne nous l’enlèveront pas..du moins on espère.. régis MoDem78