Le conseil municipal a adopté la 9e modification du Plan local d’urbanisme (PLU). Des changements de règles destinés à faciliter des projets d’urbanisme.
Approuvé en 2006, le plan local d’urbanisme (PLU) d’Amiens, qui définit les règles de construction et d’aménagement de l’ensemble de la ville, est modifié une fois par an par le conseil municipal afin de permettre la réalisation de projets portés par des promoteurs ou des aménageurs, privés ou publics.
Certaines de ces modifications sont anecdotiques ; d’autres engagent l’avenir de morceaux de ville pour longtemps. Petit tour d’horizon de la 9e modification du PLU votée fin janvier par le conseil municipal.
1 Hôpital-Nord : portes ouvertes aux promoteurs privés En 2011, le site de l’hôpital nord avait été inscrit en Périmètre en attente du projet d’aménagement (Papa). « C’est l’arme anti-projet absolue : la collectivité met un secteur sous cloche ; personne ne peut rien y faire avant que des orientations ne soient définies », explique Jean-Christophe Loric @avecloric, adjoint à l’urbanisme. Or justement, la collectivité a décidé de supprimer ce Papa. « C’est un signal que nous adressons aux promoteurs. L’hôpital Nord ne sera pas une ZAC que la collectivité portera à bout de bras, d’autant que la voirie et les réseaux sont déjà là. C’est un secteur où nous levons les contraintes afin de donner la main aux porteurs de projets. »
La direction du CHU discute autant avec des promoteurs privés qu’avec la Métropole. Cette dernière souhaite voir s’installer là des résidences étudiantes, des logements sociaux, des résidences seniors. Les bâtiments construits dans les années 30 peuvent faire l’objet d’une reconversion plus facilement que les grands immeubles construits dans les années 70. « On ouvre les possibles », résume Jean-Christophe Loric @avecloric.
2 Rue Saint-Fuscien : on arrête le laisser faire C’est une aberration qui sévit dans le haut de la rue Saint-Fuscien : pendant que la collectivité aménage à grands frais des ZAC (zone d’aménagement concerté) qui peinent à se commercialiser, les promoteurs eux, entassent des immeubles dans cette rue qui est déjà une des plus encombrées d’Amiens. Qui plus est, en détruisant parfois au passage de magnifiques villas.
Trois projets de cette nature sont en cours actuellement. Jean-Christophe Loric ne jette la pierre à personne : « C’est une bonne chose qu’il y ait des projets, cela prouve l’attractivité de notre ville. »
Toutefois, le PLU est modifié de façon à ce que les promoteurs bétonnent moins lourdement : des constructions à 5 mètres de voies (au lieu de trois aujourd’hui) ; 30 % d’emprise au sol des constructions (au lieu de 50 %) et 50 % d’espaces libres de pleine terre.
« On remet le curseur en faveur de la verdure et de la qualité de vie », souligne l’élu.
3 Un McDo’ guinguette à montières C’est une histoire que Jean-Christophe Loric aime raconter. À l’entrée de la zone d’activités de Montières, rue Alfred-Catel, se trouve le garage de la Bretèche, à l’enseigne Mitsubischi, appelé à quitter les lieux. Un promoteur a frappé à la porte de la ville avec le projet d’y réaliser un énième McDonald’s. « Ça ne suscitait pas l’enthousiasme mais nous n’avons pas fermé la porte. Pour que ce projet voit le jour, nous devions transformer une zone de commerce en zone d’activités de services et de restauration. De là, s’est engagée une discussion. McDo a fait un gros travail architectural et aujourd’hui nous avons un tout autre projet : un McDo avec un toit terrasse, une large baie vitrée donnant sur la Somme et une terrasse de 80 places. Ce sera un McDo guinguette. » En outre, le drive, qui devait passer côté fleuve, reste discrètement devant l’établissement.
4 Une autre philosophie À propos des projets qui tardaient à se commercialiser, dans les ZAC et en secteur diffus, faute d’investisseurs motivés, Jean-Christophe Loric @avecloric précise encore la philosophie qui est dorénavant celle de la municipalité : « Nous préférons alléger les contraintes et discuter au cas par cas avec les promoteurs. Et non pas élaborer a priori des schémas précis avec des prescriptions multiples. Si les investisseurs ne s’y retrouvent pas et finalement n’investissent pas, à quoi bon ! » Une approche radicalement différente de celle de sa prédécesseure.
Benoît Delespierre
SOURCE : http://www.courrier-picard.fr/region/amiens-la-ville-change-le-reglement-aussi-ia167b0n723555